La mère et l'enfant - Sur l'île de Vancouver, détail d'un totem érigé devant la maison du chef Mungo Martin, peintre, sculpteur et chanteur de la nation Kwakiutl (1879-1962). D'une grande beauté formelle, le totem porte la chronologie des grands événements familiaux (Thunderbird Park, Victoria, Colombie Britannique, Canada). - 1985

Le Thunderbird Park de Victoria BC a été créé en 1941, lorsqu'une exposition de mâts totémiques de la collection du musée provincial a été installée au coin des rues Belleville et Douglas. - Un totem Haida dans le Thunderbird Park.

En 1952, le conservateur d'anthropologie Wilson Duff a initié un programme de restauration des totems et a engagé le maître sculpteur kwakwaka'wakw Mungo Martin comme chef sculpteur pour le parc Thunderbird. - Détail d'un totem haïda dans le parc Thunderbird - Victoria BC - Canada

Au fil des années, les poteaux originaux ont été placés dans un camp intérieur et remplacés par des répliques sculptées par Mungo Martin et d'autres qui ont travaillé sous sa direction. - Totem dans le parc Thunderbird - Victoria BC - Canada

Totem dans le parc Stanley - Vancouver BC - Canada

Le Thunderbird House Post est un exemple de poteau de maison sculpté. De tels poteaux étaient utilisés pour soutenir les énormes poutres de toit des maisons traditionnelles en cèdre des Premières Nations. - Parc Stanley - Vancouver BC - Canada

Détail - probablement un ourson perché sur la tête d'un ours - d'un totem qui a été sculpté et érigé vers 1920. Le totem se trouve à Friendly Cove. Une copie de ce poteau a été offerte en 1929 au gouverneur du Canada de l'époque.

Un ancien totem sur le terrain de la St. Michael's Indian Residential School à Alert Bay, BC. Il représente un oiseau-tonnerre, des grizzlis et des coopers à la base du poteau.

Un visiteur européen sera étonné de trouver à Tokyo, à l'entrée de la Chose Manhatton Bank of New York, un magnifique totem conçu et sculpté par un artiste indien de la tribu Gitksan en Colombie britannique. Ken N. Mowatt, l'un des plus grands sculpteurs de la côte ouest, s'est formé à la Northwest Coast Indian Art School de Hazelton. Il utilise pour ses œuvres le même matériau que ses ancêtres du Pacifique, à savoir le genévrier de Virginie, un arbre dont le bois est très recherché pour sa résistance et son indestructibilité

Le 'Namgis Burial Grounds' à Alert Bay est un ancien cimetière autochtone et l'un des rares endroits restants sur la côte de la Colombie-Britannique où les totems se trouvent encore à leur emplacement d'origine sans être dérangés.

Dans le cimetière d'Alert Bay se trouve ce poteau du souvenir avec Tsonoquoa et l'oiseau-tonnerre, l'un des chefs-d'œuvre de Willie Seaweed, datant de 1931.

L'un des sujets favoris des artistes kwakiutl est le grizzly, ici avec une figure humaine entre les jambes. Le totem se trouvait encore en 1980 sur la Mainstreet à Alert Bay, nous ne savons malheureusement pas où il se trouve aujourd'hui.

Ce totem se trouve dans le cimetière de Cape Mudge Village - BC - Canada

Cette figure de 3,6 mètres de haut a été sculptée en bois de cèdre rouge en 1906 par l'artiste quatsino George Nelson et servait de poteau intérieur dans une maison Koskimo-Kwakiutl à Quatsino. Il s'agit d'une figure d'ancêtre avec une baleine sur la poitrine et des cuivres sur les bras. La partie inférieure, avec les deux figures d'esclaves portant une planche, servait probablement de siège de chef. - Musée d'anthropologie, Université de Colombie-Britannique, Vancouver

L'artiste Tony Hunt explique un motif de flétan sur un nouveau totem pour sa communauté Kwakiutl à Fort Rupert.

Situé sur l'île Anthony, l'une des plus petites et des plus méridionales de la chaîne de la Reine Charlotte, Ninstints abrite les vestiges des grandes constructions en bois, des maisons et des totems du peuple Kunghit Haida, qui a quitté le village à la fin du 19e siècle.

Situé sur l'île Anthony, l'une des plus petites et des plus méridionales de la chaîne de la Reine Charlotte, Ninstints abrite les vestiges des grandes constructions en bois, des maisons et des totems du peuple Kunghit Haida, qui a quitté le village à la fin du 19e siècle.

Ninstints était le chef-lieu des Haïdas Kunghit jusqu'au fin du siècle XIX. Aujourd'hui, seuls quelques totems en ruine témoignent de la puissance passée de la colonie. Sur les cinq poteaux funéraires représentés, on peut encore voir en haut les cavités dans lesquelles les défunts étaient mis en terre derrière une planche transversale. Les figures principales sur les pieux sont identifiables grâce à d'anciennes photos. Sur le premier poteau (de gauche à droite), on peut voir les ailes d'un aigle, la tête a perdu son bec. Sur le deuxième poteau, on reconnaît la mâchoire effrayante d'une baleine prédatrice et sur le troisième et le cinquième poteau, un ours.

Une grenouille regarde d'un air taquin sous l'imposante nageoire caudale du cétacé. Vers 1945, les fines sculptures de la tête de la grenouille - les grands yeux et les petites narines - étaient encore bien visibles. Détail d'un totem renversé à Ninstints - Anthony Island - Queen Charlotte Island - BC - Canada

Sur un autre poteau funéraire de Ninstints, un ours protège un petit enfant et lui lèche affectueusement la tête avec sa langue. - Ninstints - Anthony Island - Queen Charlotte Island - BC - Canada

Sur le totem très érodé à la lisière de la forêt, on ne peut que deviner l'animal héraldique. Les deux dents de rongeur supérieures nous indiquent qu'il s'agit d'un castor. Entre ses pattes avant se trouve une grenouille. Entre les pattes arrière du castor aux pieds griffus, on aperçoit à peine sa nageoire caudale avec le motif typique en carré et un visage. - Ninstints - Anthony Island - Queen Charlotte Island - BC - Canada

Ce vieux poteau commémoratif se trouve à Skidegate, mais il menace de tomber et de mettre en danger les enfants qui jouent souvent ici. La figure de base est un castor avec un ourson entre les oreilles.

Un totem récemment sculpté par William Jefferey, qui se trouve dans le Roosevelt Park, Prince Rupert, B.C. Canada. Ce poteau représente une mère grizzly avec deux petits, ainsi que deux autres figures de grizzlis plus bas sur le poteau.

De Skedans sur Louise Island, au sud-est de Skidegate, il ne reste que quelques totems en décomposition. Sur ce poteau funéraire, un aigle est reconnaissable à son aile ; il manque toutefois le bec.

Sur les restes renversés d'anciens pieux funéraires, on peut deviner une silhouette d'ours. - Skedans - Louise Island

Sur les restes renversés d'anciens pieux funéraires, on peut deviner une silhouette d'ours. - Skedans - Louise Island

Sur ce tableau de Skedans, le prédateur d'un poteau funéraire « mord » dans le tronc d'un arbre, tandis que le personnage du haut, un ours, « s'accroche » à une branche. La lutte contre la nature est sans doute sans espoir pour ce totem également.

Les totems de Kispiox, très admirés, se dressent dans l'herbe à la périphérie de la commune, au confluent des rivières Kispiox et Skeena. Il y a environ 24 totems qui appartiennent à des groupes de maisons privées dans la vallée de Kispiox. Certains datent de 1880.

Les totems Kispiox, très admirés, sculptés avec des figures d'aigle, de corbeau, de grenouille, d'orque, d'ours, de loup et d'homme, rappellent l'histoire de la maison ou de la famille, indiquent les conditions de propriété et donnent un aperçu de l'héritage du peuple Gitksan.

Les illustrations sculptées sur les poteaux ont un objectif multiple : non seulement elles rappellent l'histoire de la maison/famille et indiquent la propriété, mais elles permettent aussi aux jeunes de se familiariser avec leur histoire et de garder une partie de leur patrimoine vivant. - Kispiox - BC - Canada

Tête d'aigle sur un totem vieux de plus de 100 ans à Kispiox.

La nouvelle maison cérémonielle de Kitwancool et la mythique WilI-a-daugh avec son enfant ver de bois sur la réplique d'un ancien totem, symboles de la tradition amérindienne.

« Trou dans le totem de glace » du clan des loups Gitksan-Tsimshian à Kitwancool. Le trou permettait d'accéder à la maison à l'aide d'échelles. Sur le poteau, on peut voir, outre trois loups, un ours avec ses entrailles sortant de son ventre. Les figures autour du trou rappellent un ancêtre qui a sauvé son peuple de la famine.

Quatre répliques de mâts totémiques à Kitwancool : A l'extérieur gauche, le totem du clan des grenouilles avec la mère originelle Nee-gamsk et ses enfants grenouilles. Les deux poteaux à droite de l'image vont ensemble et représentent le clan des loups. Celui de gauche représente Will-a-daugh avec son enfant ver de bois (voir photo no 42) ; après sa mort, elle s'est transformée en aigle de montagne Skim-sim.

Le village de Kitwancool, en Colombie-Britannique, possède l'une des plus belles collections de mâts totémiques du nord-ouest du Pacifique.

En tant que village ancien reconstitué, 'Ksan présente de nombreuses caractéristiques d'un village gitxsan des temps anciens. Par exemple, les maisons de 'Ksan, comme celles de ses prédécesseurs, forment une seule rangée, chaque bâtiment étant orienté vers la rivière. Ainsi, les grandes façades décorées des maisons et les totems du village sont visibles depuis l'eau. - Le musée en plein air de 'Ksan près de Hazelton.

Réplique du totem Yaadaas qui se trouvait dans le village haïda d'Old Kasaan ; la copie a été sculptée en 1978 par l'artiste tlingit Tommy Jimmie. Le gardien du village est assis tout en haut, suivi du corbeau Yel sous sa forme humaine et animale. Tout en bas se trouve un ours qui mange un animal quelconque. - Parc historique national de Sitka, Sitka

Dans le village Gitksan de Kitwanga, quelques totems d'âges différents ont été conservés. Ils rappellent l'étalage du prestige social et du pouvoir des chefs tsimshian. L'iconographie des totems a été transmise et est expliquée ici pour les cinq premiers en partant de la gauche. Le totem du lion de montagne a plus de 140 ans (1987 !) et présente sous le puma qui lui est accolé deux fois en alternance un loup et un ours. Sur le totem du loup suivant, datant de 1895, une ourse est accroupie au centre avec deux petits à ses pieds. Il s'agit de la femme mythique Xpisunt, qui vécut quelque temps parmi les ours et donna naissance à des jumeaux - moitié homme, moitié ours ; comme figure humaine de base, elle tient l'un de ses enfants dans ses bras. Sur le poteau suivant, datant de 1942, l'un de ses oursons est fixé au-dessus de la mère ours Xpisunt ; son deuxième enfant était à l'origine assis au sommet du poteau. Le mythe de Xpisunt trouve son prolongement figuratif dans le totem suivant, appelé le pieu de l'ours. Les frères de Xpisunt tuèrent en effet leur homme-ours et les ramenèrent chez eux avec leurs jumeaux. Les enfants les aidèrent à piéger les ours et c'est ainsi que tous leurs descendants devinrent de brillants chasseurs d'ours. Au sommet du poteau, vieux de plus de 110 ans, est montée une figure de loup ; en dessous, Xpisunt et ses jumeaux, puis deux fois un loup et un ours. Sur le cinquième poteau, créé en 1919 et intitulé « Sur lequel s'élance le corbeau », le corbeau en question est aujourd'hui absent et la figure d'Axgawt est dépourvue de tous ses insignes de chef d'origine, comme la plaque de cuivre.

Un autre poteau de la maison du clan de l'ours à WrangeIl, sur lequel un grand ours anthropomorphe protège une figure humaine, tandis qu'une grenouille lui sort par la bouche.

La figure sur le poteau commémoratif du village Kaigani d'Old Kasaan, sur l'île Prince de Galles, représente le légendaire chaman Aigle de pierre, qui pouvait se transformer en d'autres êtres. Ce poteau se trouve aujourd'hui au Totem Heritage Center de Ketchikan.

Dans son grand atelier situé à côté du Saxman Totem Park à Ketchikan, Nathan P. Jackson travaille sur un nouveau totem pour un projet de maison de cérémonie dans la même localité. Comme pour tous les artistes de la côte nord-ouest, son outil le plus important est la hache à large coude.

Poteau du bicentenaire
En 1976, le Sitka National Historical Park a organisé un concours pour la création d'un totem à l'occasion du bicentenaire des États-Unis. Le « Tlingit Bicentennial Pole » a été sculpté par Duane Pasco. De bas en haut : avant l'arrivée des Européens, corbeau et aigle, arrivée des Européens avec des armes à feu, autochtones aujourd'hui et demain. Sitka, Alaska.

En 1976, à Sitka, le célèbre artiste Duane Pasco, de Seattle, a remporté un concours dans le cadre du bicentenaire des États-Unis d'Amérique, à la suite duquel il a été chargé de créer un « Bicentennial Totem Pole ». Ce totem se trouve aujourd'hui devant le centre des visiteurs du Sitka National Historical Park. La figure de base, avec son crochet de flétan et son hochet, représente l'Indien de la côte nord-ouest qui, avant l'arrivée des Blancs, pouvait se targuer d'une riche culture matérielle et d'une grande vie cérémonielle.

Le Yaxté kootéeyaa (Big Dipper Totem) a été sculpté en 1941 par Frank St. Clair, un Tlingit et maître sculpteur de Hoonah. Le poteau de Yaxté a été endommagé par un incendie criminel en 1993. Il a été restauré par Arnold Dalton et remis en place peu après. En 2010, le pylône a de nouveau été démonté pour des raisons de sécurité, après avoir été fortement endommagé par les intempéries. Les travaux de restauration ont débuté en 2014 par le maître sculpteur tlingit Wayne Price de Haines. En 2015, le Yaxté kootéeyaa a été réinstallé à Aanchgaltsóow, l'ancien village des Áak'w Kwáan. - Baie d'Auke, Juneau, Alaska

Le parc totémique, l'une des attractions les plus remarquables du parc historique national de Sitka, abrite une collection de mâts totémiques Tlingit et Haida. Chacun raconte une histoire et reflète le riche héritage culturel de ces tribus. - Poteau tlingit devant le Park Visitor Center

L'homme blanc au pays des tlingits wuckitans. Détail sur un totem de Nathan P. Jackson devant le Centennial Hall, créé en 1981 pour le 100e anniversaire de Juneau.

La maison tribale Noow Hit à Haines, en Alaska. Elle a été commencée en 1959 et inaugurée en 1962. Noow est le mot tlingit pour la sécurité de ton foyer, Hit est le mot tlingit pour maison.
L'image montre l'arrière avec le pieu de l'amitié de 35 pieds de long de Leo Jacobs et d'autres sculpteurs d'Alaska Indian Arts. Les deux pieux d'angle arrière sont identiques, ils ont un chef avec un bâton de parole au sommet, un corbeau au milieu et une grenouille sur la face inférieure. Le panneau arrière est un corbeau avec une baleine en dessous. Il a été conçu et peint par Nathan Jackson avec l'aide de Tresham Gregg.

Tradition et modernité : le totem et l'antenne de télévision, symboles des conditions de vie actuelles des Indiens ? On peut répondre par l'affirmative à cette question, mais la qualité douteuse du totem témoigne de l'attitude ambivalente des habitants de la maison vis-à-vis de leur tradition. Pour de nombreux autochtones, il n'est pas encore évident d'être fiers de leur histoire et de leur culture. Pendant 100 ans, on les a persuadés que leur mode de vie traditionnel était barbare et non civilisé et qu'ils devaient y renoncer au plus vite et en profondeur. Trouver un moyen de réconcilier l'environnement blanc actuel et les précieux éléments culturels du passé est tout sauf facile.